1.26.2010

Le Doucheur

Non, ce n'est pas une métaphore nazie, circulez les fachos.

Le Doucheur, c'est le mec qui sommeille chez tous les garçons. C'est leur alter-ego quotidien. S'il est niché bien profond, c'est pourtant lui qui régit et qui décide lors des moments-clefs. Il ne daigne pas sortir tous les jours, le Doucheur, seulement lorsque c'est absolument nécessaire.  Quand il y a danger. Et il est castrant à point.

Retenez que quel que soit le mec dont on parle, il y a un Doucheur en lui. Obligé. Comme les couilles, c'est typiquement masculin. Mais comme les couilles aussi, la tare est plus ou moins grosse, et tous ne sont pas de grands Doucheurs-nés.

Mais c'est quoi, un Doucheur ? Au sein de la tendresse et de la tiédeur des relations que les garçons 2010 nous offrent, les compagnes et compagnons se blottissent tendrement les uns contre les autres. Au cours d'un froid hiver, ou d'un doux été, yeux dans les yeux, force est de constater que parfois, comme par inadvertance, ou par désir commun, on regarde en face. Dans la même direction : celle des projets. Voir l'échelon supérieur.

Et là, la douche. Froide. C'est comme ça qu'il fonctionne, le Doucheur. Pas de cohérence, juste un pas sur le côté, un bon coup de froid pour calmer les ardeurs. Mollo les filles. On veut bien parler vacances, mais qui sait ce que l'on sera dans deux mois ? Je veux bien ta clef, mais n'oublie pas de reprendre ton tee-shirt que t'avais laissé la dernière fois.

Question de flux. Le Doucheur freine avec le robinet, se calme en marge, mais le vrai problème, c 'est qu'il revient chaud bouillant, tandis qu'on s'en est à peine remis. Il ose carrément. Après le qui vivra verra pour dans deux mois, et le tee-shirt repris, c'est l'envie de partir au ski, ou chez Mémé, qui reprend de plus belle.

- Tu me suivrais à Londres si je bougeais ?
- Pourquoi pas. Faut y réfléchir.

- Alors, London ? Qu'est-ce qu'on fait ?
- Attend, j'ai jamais dit qu'on partait ensemble.

Le doucheur soulèves des questions pratiques, et propose des plans d'avenir. Mais en fait, c'était juste pour savoir. Pour info.

Et B.I.M ! Une douche.
Véridique.

1.18.2010

Le Passif

Le Passif ne sort pas forcément de prison avec un casier lourd comme son manque d'action. Au contraire, disons que ce qui lui pèse, c'est justement le fait de ne rien vraiment faire. Alors sauf pour non-assistance à personne en danger, disons qu'il est tranquille. Ne blâmons pas les mecs qui sont au chômage, ni les homos jouisseurs. Disons-le tout de go : le Passif nous agace de sa passivité relationnelle. De sa passivité dans la vie. Le pauvre, le Passif ne s'en rend même pas compte : il aurait dû lire Sartre, et comprendre que tout, même le rien agir, est une question de choix.

Le choix, le Passif nous le laisse. La discussion aussi. C'est plus pratique. L'irresponsabilité, c'est son crédo. Ainsi, au final, si ça se passe mal, ou pas comme prévu, ce sera de notre faute, et non de la sienne. Classique... Rusé ? Optons simplement pour lâche. La nausée du choix monumental, le Passif ne connait pas, mais n'empêche, à terme, il peut bien dégouter et nous filer la gerbe.

Il n'y a peut-être qu'au lit qu'il se fend d'un peu d'action, d'un rien, d'un petit coup de rein. Au reste, de lui on ne peut s'attendre à grand'chose. Déjà, au lit, on l'y a amené, limite. Le verre, on lui a proposé. Et après, on se demande bien pourquoi on lui tend des perches. Sa seule action manquée, elle est freudienne, et elle n'ira pas plus loin qu'un moindre lapsus révélateur.

Car le Passif est-il réellement un Homme ? Qu'est-ce qui le différencie de l'animal ?
Sa capacité à prendre les devants et communiquer au moyen du langage ? Non.
Sa détermintaion à se poser maître de Sa vie,  centre de Son univers ? Surtout pas.
Sa capacité à prendre le dessus sur certaines situations ? Faut pas rêver.
Penser ? À quoi ?
Agir ? Et puis quoi encore.

Laissons donc le Passif là où il est. Au besoin, on saura où le trouver. Il n'aura pas bougé d'un demi-doigt, pauvre âme.